Parano Refré 

 

Rappeur, présentateur télé, et à nouveau rappeur, L'Parano Refré sort son premier album solo Paranocalypse, sur le label de TSN, la Pieuvre. Une plongée en apnée dans les bas-fonds de Paname.

 

-L'époque Blah Blah Rap, arrivée à son terme, tu te rends compte du tour de force que cette émission a représenté ?
Parano Refré : il fallait le faire : Ramasser un négro à la rue, le foutre devant tout le monde sur le écran de télé et en faire une émission phase du câble français !

-Quelles ont été les raisons de l'arrêt de l'émission ?
Parano : C'est un concours de circonstance, je voulais arrêter Blah Blah Rap dans la forme présentée. Le nom déjà m'appaissait trop léger. Et je pense aussi qu'on était arrivé au summum de ce qu'on pouvait faire en passant deux fois par jour, ça a vachement pris d'ampleur. Le rap a pris une place telle que je trouvais qu'il fallait lui donner beaucoup plus important, lui donner un coté bien plus spectaculaire que ce que je faisais et qui restait très basique. D'un autre coté, MCM commençait à perdre de sa propre identité, le ton de mon émission et mon "noir" commençait à déteindre sur la chaîne, les annonceurs ne voulaient plus trop communiquer avec eux, ils ont voulu changer de politique et avoir une ligne conductrice pop .

-Penses-tu être parvenu à éviter que MCM récupère ton image et fasse de toi "noir" du câble ?
Parano : je me suis pas noir je suis nègre et c'est pas pareil, je ne suis pas un bamboula et on leur avait déjà dit à l'époque des TSN, on leur a barré le Banania !

-L'ascension a été particulièrement rapide depuis 1995 et le premier album des TSN ? Parano : C'est parce qu'on ne nous a pas laissé le choix, et puis on est des mecs de rue, des débrouillards, moi tu me donnes une ficelle et un bout de bois, t'inquiètes, je vais te retrouver une combine pour me faire un tir à l'arc et m'amuser à te charier si on est ensemble en galère .

-L'intro de Paranocalypse donne le sentiment que tu te complais dans le monde délabré que tu décris mais le dernier titre oh mon Dieu montre que les blessures restent vives .
Parano : Je décris que c'est dur, je ne vais pas pleurer sur mon sort, si je tombe, je vais tout faire pour me relever et ne pas rester planté là comme un beauf .

-Et la haine penses-tu que ce soit une bonne essence à mettre dans le moteur ?
Parano : Si tu sais la canaliser et la diriger je pense que oui . Mais c'est surtout que tu t'investis dans des trucs et tu vois rouge quand tu fais . C'est l'esprit de compétition qui anime les négros parigos, toujours essayer d'être meilleur que ton voisin .

 

FIN