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GWADA
NOSTRA
(23/03/2002)
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Après
avoir reçu le "Prix d'expression créole 2002" de la
SACEM, nous sommes partis à la rencontre du groupe Gwada Nostra,
pour en savoir un peu plus sur leur avenir, comment ils géraient
le succès... ect... |
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L'interview se passe
au Lauriet, Pointe-à-Pitre.
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Nasty
Crew : Pour commencer, est que quelqu’un
peut nous faire une présentation du groupe ?
Chel-Mi : On va commencer
par les absents : Er-Ka (Rappeur) c’est un peu l’homme
qui touche à tout, Warner, c’est le directeur artistique et
manager du groupe, Sydney qui est le graphiste maquettiste du
groupe qui s’occupe de tout ce qui est t-shirt, Samik
(Compositeur), Bhudda (Compositeur), Pacman (Graffeur) et on passe
à ceux qui sont présent, X-Zatch (Rappeur, toaster), Montana
(Rappeur, toaster), Willy c’est un peu le leader vocal du groupe
et moi Chel-Mi (Rappeur, toaster).
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Nc : Alors
les gars ? A présent di mwen ki moun ka représenté en
pays la ? (Traduction : Dites moi maintenant qui représente au
pays?)
Willy : Sa té bel si nou
tout té ka représenté, ni dé représentant yo pa voté ba yo,
mais la kestion sé sav si yo ka représenté vraiment… il y a
une interrogation, je vois de quoi tu parles, mais c’est plutôt
une interrogation ce que l’on chante.
Montana : Représenté ?…
(Rires), représenté quoi ? représenté qui ? représenté
la Guadeloupe, mais dans quel sens ?… c’est pour ça que
je te retourne la question par une question. Y a différent style
pour représenter tu vois ! Y a ceux qui veulent faire un
travail productif, mais ils sont toujours camouflé par
d’autres, y a la représentation du mouvement et de la culture
créole. C’est ce que l’on veux représenté dans l’un de
nos morceau qui toujours underground !
Chel-Mi : Représenté en
sens en nous, cé ki moun ka représenté ? Ki moun ka fè du
concré… ou suiv ? Si tu regarde la politique, c’est
l’entretien que tu as pour ton programme et l’application du
programme, c’est ça représenté en fait. Quand tu as un
programme, tu l’appliques, et tu constates que le programme ne
sert qu’à obtenir les voies et après c’est basta ! Dans
tout les domaines tu verras des gens qui ont… et d’autres qui
n’ont pas… des gens qui vont faire… d’autres qui voudrons
faire… le truc c’est de voir la finalité de la chose, c’est
de voir si on a avancé ou si on a reculé. L’arrivé c’est le
concret, es kè ou représenté ? La
seul manière de savoir si tu as représenté, c’est de savoir
si tu es passé aux actes, et surtout dans le sens du positif !
Sa pa sèvi ayen ou représenté pou mette vou dèyè pass a pa
ayen ou ka fè !
X-Zatch : Représenté
c’est à n’importe quel niveau, surtout représenté lors les
choses sont dures, pour se mettre à un autre niveau par rapport
à ce que tu étais avant, c’est représenté pour se surpasser.
C’est ce qu’il faut comprendre… Bon pou mwen représenté cé
met sa sec, adan on bon l’esprit surtout.
Willy : Représenté
c’est on lô travail, a pa vitrine, a pa apparence, c’est
beaucoup de travail chacun dans son domaine, ne t’occupe pas de
mon domaine…
Chel-Mi : Balayé douvant
pote aw, avant ou balayé douvant pote a lé zot !
Nc :
A vos début on vous a plutôt vu en début
de spectacle, quels sont les points positifs et négatifs que vous
tiré de expérience ?
X-Zatch : Comme point
positif on peut déjà dire que l’on se retrouve devant des
foules importantes, ça t’apprend a gérer le traque et le
stresse, à se faire connaître surtout, ça c’est très
important. Au niveau des points négatifs on peut parler de
l’organisation, c’est toujours la même chose, tu arrives sur
une scène, tu demandes un certain nombre de micro et tu obtiens
jamais tes micros, y a toujours pas le matos carré pour organiser
les manifestations. Et financièrement parlant ils ne veulent
toujours pas chiffrer sur le travail d’un artiste, ils veulent
chiffrer que lorsque ça leur arrange. Sinon au niveau de nous même
on donne le maximum en première partie.
Willy : L’expérience
des premières scènes pour Gwada Nostra, je veux dire qu’on a
tiré que du positif, que ce soit tout ce qui est représentation
scénique, que ce soit au niveau organisation, régie… Pour moi,
on su tiré le positif et ce qui a forgé le groupe et le caractère
de chacun. Il faut toujours tirer le positif de tout parce que si
tu ne retiens que le négatif ça va te freiner… il faut
analyser pour tirer le positif, le truc qui te fait avancé.
Montana : Première
partie ?… Ca été très positif pour nous, c’est ce qui
nous permis de progresser… sinon c’est l’expérience que ça
apporte quoi ! Ca t’apprend à t’organiser sur scène, et
y a plein d’autres choses que je n’arrive même pas à me
rappeler.
Chel-Mi :
Je dirai, un peu comme tout le monde, c’est la scène ! Ca
été très bénéfique, sur le fait qu’en 1999 on a travaillé
sur un maximum de scène, c’est un travail de promotion du
groupe vis-à-vis du public aussi. Ca nous a apporté la
reconnaissance du public, c’est important. Gwada Nostra à
d’abord la réputation d’un groupe scénique. Et quand on
rencontre des contrariété on en tire du bon, c’est comme ça
que ça se passe dans le mouvement, du moins en Guadeloupe.
C’est un épanouissement et un apprentissage du métier.
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On écoute tous
X-Zatch...

... Et on se
désaltaire pendant que Chel-Mi expose les faits...

Chel-Mi
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Nc :
Quel bilan tiré vous du premier album ?
X-Zatch : Un bilan
positif quand même, on avait déjà préparé le terrain… je
veux dire que lorsque l’on prépare le terrain on est jamais sur
de faire kiffé tout le monde. Le bilan positif pour moi c’est
que l’on est arrivé a touché une certaine population, et
qu’on soit… pas une valeur sur, non ! mais qu’on soit
présent sur la scène hip hop. L’investissement à payé quoi !
Willy : C’est sur
l’investissement à payé. Ce que l’on en tire c’est de voir
qu’avec très peu, parce que Gwada Nostra à commencé avec très
peu, de voir ce que le premier CD a donné. Mais il manque encore
de la matière, et la matière on l’a en ce disant qui y a
encore des trucs à prouver, c’est le bilan que j’ai envie
d’en retirer.
Montana : Le bilan ?…
Premier pas ! Prémié bitin kè nou fè ensemble et sa ka
fen plési, parce qu’il n’y a pas beaucoup de chose que j’ai
fait et qui a abouti ! Et ça me fait plaisir de voir que
l’on a déjà fait ce premier pas. Et le bilan… c’est que je
ne veux pas que l’on s’arrête la.
Chel-Mi : Depuis 99 ce
groupe à fait beaucoup de chemin, jusqu’à l’accouchement du
premier bébé, et puis il a grandi, il a fait ses premiers pas et
tout le monde a vu ce qu’il vallait. On voulait amener notre
propre concept et on est arrivé à le faire passé et j’espère
qu’il va vivre longtemps. Maintenant il faut qu’on aille de
l’avant pour revenir avec autre chose. Avec les moyens on en a
retirer le maximum, c’est ce que je retiens !
Nc :
Sur cette album on ressent bien le rythme de
la biguine, du gwo ka… est ce que c’est un hommage à une époque
où c’est le style Gwada Nostra ?
X-Zatch : C’est un peu
des 2, il faut voir que le gwo ka est considéré comme une
musique underground, et c’est celle de nos grand parents, donc
c’est un hommage à ça, et c’est un peu notre style aussi
parce que veut représente nos valeurs culturelles. On a toujours
une couleur créole en soit…
Willy : La biguine et le
quadrille à une époque, pas si lointaine d’ailleurs, étaient
des musiques populaires, ensuite ils ont rejoint le gwo ka au
niveau underground, le hip hop et le ragga étaient par contre des
musiques underground qui sont devenu populaires. Y a un truc qui
lie tout ça ! Gwada Nostra a simplement décodé un peu tout
ça et l’a mis au grand jour… et on espère que ça va faire
des petits, c’est pas qu’on espère on va travailler pour !
Et même au niveau de d’autres groupes, d’autres activités
dans le domaine des cultures urbaine comme le graph ou la danse.
On va voir des jeunes qui vont se dirent que « Nou ni prop
bitin en nou et si nou mélangé’y nou ké ni prop bitin en nou »,
tu vois ce que je veux dire ? Il ne faut se voilé la face,
la biguine c’est quoi ? c’est une influence européenne mélangé
avec une influence africaine, il ne faut pas avoir peur de ce dire
qu’on peut faire du hip hip avec une influence américaine et en
gardant la couleur antillaise.
Montana : Bon le style ?…
On juste voulu montrer que ces choses la peuvent se rapprocher, et
on la fait pour nous d’abord et pour tout le monde ensuite,
c’est ce qui compte quoi ! Monta…
Chel-Mi : C’est un des
styles de Gwada Nostra, par vocation pour nous Gwada Nostra
c’est un groupe qui est multi style et c’est la musique avant
tout et vu que dans la musique y a tout les styles, on joue comme
ça quoi ! Sinon biguine et gwo ka nou bercé en ça dèpi
piti, cé bitin en nou… aigri ! Ce sont nos racines, on était
obligé de le faire et de le mettre en valeur et c’est ce que
Gwada Nostra a fait. J’espère que l’on a plus ou moins réussi
dans cette mission. Mais il faut retenir que l’image du groupe
c’est l’arc en ciel, multi style, mais notre style de prédilection
c’est le hip hop.
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Nc :
Quel signification à pour vous le prix
d’expression créole de la SACEM ?
Willy : Tu as bien préparé
tes questions… (Rires)
X-Zatch : Le travail que
l’on a effectué a été récompensé, sur la nature des textes
que les Mcs ont fourni sur le thème du créole.
Chel-Mi : A mon avis cela
signifie que certains anciens qui avait déjà reconnu le travail
de plus ancien qu’eux, ceux que l’on appelle les « maitres-tambou »
qui mettaient en valeur le créole, c’est leurs enfants qui sont
restés et c’est eux qui maintenant nous disent que c’est bien
ce que l’on a fait, d’avoir mis en valeur la culture dans le
sens que l’on a fait. Pou mwen cé on foss kè yo ka ban nou en
sens la sa. Ca veut dire qu’il n’y a pas que des grande
personnes qui mettent qui mette notre culture en valeur et ça
nous fait plaisir de voir que des mamies appelaient sur des radio
pour demander de passer notre son comme si c’était un morceau
de gwo ka qu’une personne du même age qu’eux jouait.
Montana : Expression créole ?…
cé sa nou éssayé montré en son en nou et cé déjà on prémié
pa, et o prochian nou ké pétet fé mié… nou ké fè mié !
Ce que l’on voulu montré dans le son c’est… par exemple
avant lorsque des gens allaient à la mairie demandé un papier et
ils s’exprimaient en créole, on leur demandé de s’exprimer
en français, comme si le créole c’était pour « les vié
neg ». Ce que l’on a voulu montré c’est que le créole
c’est notre origine. Et je les remercie d’avoir reconnu ce que
l’on a fait !
Willy : Pour moi ce
n’est pas la consécration de Gwada Nostra, c’est plutôt la
consécration du fruit du travail de ceux qui l’ont fait avant
nous, et on peut les citer : Vélo, Ti Céles, Anzala, Loison,
Jomimi, Jobi Barnabé… ect…, c’est vraiment la consécration
du fruit du travail de ces gens la, Si on a fait un morceau comme
« Awogan » c’est parcequ’il y a une réflexion,
une analyse sur leur travail qui a projeté ce morceau. Gwada
Nostra a pris ce prix et on tiens à dire que c’est grâce à
eux si on est la aujourd’hui, cé pri a yo aussi paskè yo
fè pli gro parti a travail la ! Et maintenant leur jeunesse
demande à connaître plus et ça ne peux que leur faire plaisir,
c’est un échange inter-génération.
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Montana

Willy
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Nc :
Quel sont les objectifs de Gwada Nostra ?
Peut on s’attendre à un nouvelle album ?
X-Zatch : Un nouvelle
album ? Si dieu veut… Les objectifs c’est de toujours
continuer à faire du bon son, faire des featuring avec des gens
qu’on apprécie, évoluer dans le son et ne pas ce dire que
l’on a lancé un album et que les dés sont lancés, que tous
est déjà joué, il faut que l’on continu notre job !
Willy : L’un des
objectifs premier, c’est de toujours avoir des objectifs…
c’est comme les courses de lévrier il faut toujours avoir une
carotte devant, avoir toujours des objectifs c’est ce qui te
permet d’avancer. Sinon on peut espéré un prochain album
oui… il faut quand même que l’on rassure notre public, Gwada
Nostra a envi de sortir une 2ème galette, l’échéance
on sait pas encore, sûrement pour cette année parce qu’on veut
surfer sur la vague mais ça dépend des moyens, Gwada Nostra
c’est un groupe de 7 personnes et un noyau de 5 chanteurs, et on
est pas toujours ensemble, donc c’est sur que ce n’est pas
toujours évident… il nous faut du temps pour pouvoir faire un
travail en commun… mais on boss pour ça !
Montana : Oui on veut
sortir un autre album ! (Rires)… mais c’est le rêve de
chacun d’entre nous de sortir un autre album et de perpétuer
toujours ensemble, Willy parlait d’objectif à avoir et c’est
un objectif, on sait pas encore quand mais on le veut.
Chel-Mi : Le premier maître
mots c’est « Pa moli », fô nou travail paskè
chimin longue ! Notre premier album ce n’est que le décollage…
Willy : On décollage ?
Ou pa ka payé feu la… ?
Chel-Mi : Gaçon si cé
on décollage en paka bwè rhum gwadloup, méné rhum
Marie-Galante (Rires)… Je disais… on va faire se qu’il faut
pour que l’on se maintienne, et voir si l’on monte plus haut
encore. C’est n’est qu’une continuation, quand on a envi…
on boss et puis voila.
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Nc :
Considérez vous Internet comme un bon moyen de développement
pour le groupe ? Et n’avez-vous pas peur du piratage de vos
œuvres ?
X-Zatch : Internet… ça
a des avantages et des inconvénients, l’avantage c’est que tu
peux plébiscité ton image, avec les titres et les droits
d’auteurs ça devient un enjeu considérable, surtout au niveau
des ventes… franchement Internet ça n’a aucune frontière.
Mais maintenant tu peux pomper des sons grave !… ça détruit
le mérite et le travail des artistes, ce que l’on aimerais bien
c’est qu’on utilise Internet pour avoir un max. d’info sur
les gens qu’on aime et même qu’on aime pas, mais qu’on ne
sature pas le marché de la musique à force de pomper des sons.
Mais la technologie a pris un stade tellement avancé qu’on ne
peux presque plus rien y faire !
Willy : Internet, non, ça
me fait pas peur, Gwada Nostra a son site : www.gwadanostra.com
où l’on peux écouter des extraits de nos morceaux et en plus
avoir les textes. Sinon au niveau du piratage, moi je suis
quelqu’un quand j’aime j’achète, quand je peux acheter
(Rire)… l’agen la i pa ka vine kon ça ! Si j’ai envi
qu’un artiste continu à me donner de bonne vibration, de la
bonne musique, et bien c’est sur qu’il faut qu’il mange.
Dans ce milieu, c’est pas toujours les artistes qui récoltent
les fruits de leur travail. Mais au moins si le producteur voit
que cette personne vend et bien il va continuer à la produire !
C’est mon principe quand c’est authentique… j’aurais beau
en faire une copie, j’irai peut être sur Internet, mais ça va
pas m’empêcher d’avoir l’original. Tu peux avoir Internet
pour voir si ça vaut le coup, mais si ça ta plus… comme on dis
quand on aime on ne compte pas.
Montana : Internet… ?
Comme ils disent tous… avantages et inconvénients pour tous !
Nc :
Dans la rue on voit souvent des jeunes avec
des T-Shirts Gwada Nostra, y a-t-il une réel envie de développer
ce secteur à la manière de Dia, Royal Wear… ?
X-Zatch : Kon di moun la
« tout moun ka roté tè a yo, poukoi nou péké roté tan
nou ? », tou sa adan on coup de feeling… En fait
c’est une sorte de pub, ce que je veux te dire c’est qui si
quelqu’un achète le t-shirt, c’est qu’il voulait se
retrouver dans ce que l’on fait aussi. C’est une forme de
promotion quoi !
(Willy prend son portable… on lui a envoyer un sms…)
Willy : Gwada Nostra a
voulu développer ce secteur premièrement parce qu’on voulait
laisser s’exprimer les graffeurs, même un futur graphiste que
l’on a avec nous, c’est simplement un moyen d’expression, à
la base c’était ça ! Le groupe de rap s’exprime sur scène,
mais à coté on a des graffeurs, je cite : Warner, Sidney,
Pacman qui avait envie de s’exprimer aussi, l’art c’est pas
seulement la chanson pour nous, c’est aussi le graph. !
Ensuite bon… pourquoi pas continuer en ce sens et aller
jusqu’au bout des choses. Dans la chanson on ira jusqu’au
bout, pour les t-shirts, le marketing, parce qu’il y a certains
qui gagnerons leur vie de ça, faut aller jusqu’au bout aussi.
Nc : Certains
d’entres vous n’ont pas encore fini leur étude, est t’il
facile de vivre sa passion à 100% quand derrière on a la
pression de l’école ?
X-Zatch : C’est pas
toujours évident, l’école déjà sa prend la majorité de ton
temps. Mais tout est question de gérance ! Dès qu’on
s’organise on arrive à faire les deux, l’école n’empiète
pas trop sur notre écriture. A partir du moment qu’on à
l’occasion d’écrire quelque chose on se donne à 100%, et on
écrit un texte carré parce que c’est pas toujours qu’on à
le temps.
Chel-Mi : Bien… je suis
le « second écolier », en fait y a un degré de
difficulté qu’on rencontre pour marier les deux au fur et à
mesure qu’on avance des les deux domaines. Plus on va avancer
dans le school, plus le school va demander beaucoup… et on aura
moins de temps d’un domaine à un autre. Je me consacre 100% étude
lors de la période pré-examen, et le groupe fait le sacrifice
pour moi et pour X-Zatch aussi. Au départ on peut gérer mais y a
un moment où on doit faire un choix, parce que c’est vrai quand
on commence à se mettre dans la musique on veut le faire bien,
alors l’envi naturel de faire de la musique va prendre le pas
sur les études, et c’est un risque ! Mais il faut savoir
garder la tête sur les épaules.
Nc
: Quel regard portez vous aujourd’hui sur
le hip hop en Guadeloupe ?
X-Zatch : Le hip hop peux, je
pense, aller encore plus de l’avant, y a des Mcs, mais pas
encore suffisamment de Mcs concrets. C’est des Mcs qui sont la
juste pour dire qu’ils sont la et puis terminé... on tchatche,
on fait 2 ou 3 free styles et puis voila. Et d’un autre côté y
a ceux qui sont très underground et très bon mais qui n’ont
pas les moyens d’être connus. J’espère que le hip hop sera
amené à évoluer par tous ces Mcs qui sont underground et qui déchirent,
au lieu d’aller déterrer des gars inconnus pour qu’ils
puissent briller au grand jour !
Willy : Pour reprendre une
petite phrase d’un rappeur, j’oublie même son nom :
“C’est le meilleur dessous, le pire dessus”, c’est vrai
que l’on rencontre ici des rappeurs très originaux, très
performants, le mot est lâché... mais qui, quelques fois n’ont
pas la chance de voir autre chose, c’est dommage ! Quand on
regarde des fois ceux qui sont sur scène et bien on constate des
fois qu’ils n’ont rien a dire, et c’est dommage parque ça
montre qu’il y a encore beaucoup de travail à faire. En tout
cas Gwada Nostra envoi un maximum de respect pour tout les crew
qui se respecte, et pour tout ceux qui savent qui le travail qui
se fait c’est pour arriver au même endroit, c’est peut être
pas le même chemin qui est emprunté, mais c’est le même but,
c’est à dire s’exprimer et donner le meilleur de soit même.
Chel-Mi : Le hip hop en Gwada,
c’est un mouvement qui commence à exploser, où les rappeurs se
croient à partir du moment où tu portes un baggie, un t-shirt
qui brille avec un numéro... tu n’es plus un rappeur est fait
mais un gangster ! Tout moun la murder et tout moun la ka fire !
mais bon ça me fait rigoler... pour revenir sérieux, je dirai
qu’au niveau du hip hop on est la pour se serrer le coudes pas
pour se casser les couilles. chacun on a un style, chacun on a un
message différent à faire passer, mais y en a qui croit qui sont
peut etre mieux placer pour faire du hip hop que d’autres sous
prétexte que toute la journée ils sont assis dans des cages
d’escalier en buvant de la bière... hein ? Il faut s’enlever
le hip hop de la tête, parce que le hip hop c’est pas baggie
jean basket casquette... c’est d’avoir des couilles, et
surtout des couilles dans ces lyrics... pour moi c’est d’abord
ça !
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X-Zatch

Vu de haut, de très
haut...

Nasty Nostra ?...
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Nc
: Comment c’est passer la production de
l’album, est ce que vous êtes aller démarcher au niveau des
labels, ou un producteur est venu à vous ?
Willy : Au niveau de la
production, il faut envoyer un vrai respect à 2 hommes, Warner et
Sidney... et aussi Samik. Gwada Nostra a été à une époque
producteur de ses bandes et ensuite à eu la chance de rentré en
contact avec KMP Production; la démarche a été personnelle.
Nc: Pourquoi ne retrouve t’on pas Supa
Boo sur l’album alors qu’il était la au début du groupe ?
Chel-Mi
: Soooopa !
Willy
: C’est vrai que Supa Boo était à l’origine de
certain morceau, mais à cette époque Gwada Nostra était NAT, mais
il y a eu un petit problème, on va dire... qui a fait que Gwada
Nostra a du devenir Gwada Nostra, prendre une autre orientation. Et
Supa qui était entre 2 eaux a du faire son choix, il a opter pour
un groupe que je ne vais pas citer... ce qui a fait que Gwada Nostra
a continué son bout de chemin sans Supa Boo. Il faut savoir que
Supa Boo c’est un très très bon élément, c’est pas un regret
mais c’est sur que ça aurait pu se passer autrement.
Nc : Quand on est plusieurs comme ça dans
un groupe, comment on fait pour gerer les petites querelles et les mésententes?
Chel-Mi: On se tape dessus
franchement (Rires)... non non je délire... Non nou pa jen babié...
on frappe et on parle pas (Rires)... Sans plaisanterie les
divergences d’opinions c’est obligatoire qu’il y en ai dans un
groupe avec 5 chanteurs plus les membres du staff, mais Gwada Nostra
c’est un groupe où on c’est toujours attaché à centraliser
les opinions de chacun, on a même eu recours au vote à main levé
pour pouvoir prendre une décision. On évite de s’embrouiller
pour rien. Les opinions c’est des idées professionnelles, et
c’est une mise en commun de ces idées qui donne Gwada Nostra,
donc on fait hyper attention à chaque choix et chaque idée que
l’on va adopter. C’est ça le collectif à la Gwada Nostra
Willy : Je vais juste rajouter,
parce que Chel-Mi a bien expliqué le truc, après ce qu’il faut
rajouter comme ingrédient c’est un peu de patience, un peu de tolérance,
et un peu de maturité, savoir prendre du recul. Ce sont ces ingrédients
la qui font que les querelles y en a très peu, et quand y en a ça
fait avancé !
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Nc
: Quelles sont les difficultés majeures que
vous avez rencontré lors de la conception et de
l’enregistrement de l’album ?
Willy : Difficultés...
Chel-Mi : Ouais bon chalè !
Willy : (Rire)... ouais dans
une toute petite cabine, c’était pas les meilleurs conditions
pour commencé... D’ailleurs une petite dédicace à la famille
Pineau
Chel-Mi: Big Force !
Willy : Exactement... Au rhum
studio, notamment... qui nous a permis de faire nos première prise
de voix, sinon pour les difficultés à mon niveau, parce que je
pense qu’il va falloir individualiser la chose, c’étais le
manque de temps et la disponibilité au niveau des
enregistrements, qui fait que beaucoup des enregistrements ne ce
sont pas fait... c’est pour ça que je te dis ce petit bébé
est la mais il a souffert quoi !
(Chel-Mi immite le cri d’un nouveau né)
X-Zatch : (Rires)... sa té
malad ! Pour les conditions de l’enregistrement c’était la
pression parce qu’il fallait donner un bon rendement dans un
minimum de temps dans home studio et il fallait ménager le
proprio parce que déjà on était la comme des intrus, il fallait
avoir l’argent. C’est pas parce que tu vois un jolie clip à
la télé qu’il faut croire que c’était facile, tous ça
c’est du travail et c’est pas la belle vie, tu comprend ? Donc
acheté le cd... (Rires), même s’il fait 30€.... acheté le !
parce qu’on a souffert pour faire cette album !
Chel-Mi
: Mwen dakô... 100
% mêm fô vou achetey’ ! Pour parler de difficulté je vais
revenir sur la question de conciliation d’étude et de musique,
c’est la première chose que je me rappelle, souvent je sortait
des td à 20h, je n’avais même pas le temps de rentrer chez
moi, il fallait que j’aille au studio et que je boss sur les
sons. La difficulté pour moi c’était ça il fallait être
libre pour pouvoir enregistrer. C’est clair aussi que c’était
difficile parce que c’était le premier album tout simplement,
on n’avait pas une idée clair de la chose lorsqu’elle serait
fini !
Nc : Comment arrivez vous à gérer
l’image de Gwada Nostra losque Warner n’est pas en Guadeloupe,
et surtout comment vous arrivez à concilier les idées de chacun
alors que le graphiste et le manager sont en France et les
chanteurs en Guadeloupe ?
X-Zatch : Tout ce c’est une
question de coordination, on se tiens tous toujours au courant de
ce qui peut se passer, de ce qui va se faire... mais on se réuni
assez souvent pour ceux qui sont en Guadeloupe, et on a des
nouvelles assez souvent de ceux qui sont sur Panam
Willy : Au niveau de l’image
il faut prendre du recul, l’image ça se gère tout seul au fur
et à mesure qu’on avance dans le temps, en ce qui concerne la
structure interne, y a pas de secret c’est beaucoup de
communication comme partout, un maximum... ouais ! Et ce n’est
pas notre point fort il faut l’avouer (Rires), mais y a quand même
un minimum quoi !
Chel-Mi : Moi je dirai juste
qu’heureusement l’Internet et le téléphone existe, ça nous
permet d’être un peu plus proche. Dès qui y a un truc
important à traiter, on arrive à rentrer en contact assez
facilement. Mais ce qui compte en premier c’est l’intérêt du
groupe, on arrive à faire concession... même à des kilomètres
!
Nc : Pour terminer les gars, c’est
l’heure des dédicaces.
Willy
: Test... test... Merci
au NastyCrew, merci au travail que vous faites pour le mouvement,
ça c’est vraiment la première force. Dédicace pour tous le
crew qui se respectent et qui respectent les autres, parce que
c’est dans la même direction que l’on va. Dédicace à tous
les authentiques, les purs, de toute façon ils se reconnaîtront même
si des fois on entend pas parler d’eux... mais tu sais qu’il y
a des valeurs surs. Dédicace à R.Ka (Cf: membre du Gwada Nostra,
il n’étais pas présent en Guadeloupe lors de l’interview),
j’espère qu’on aura encore l’occasion d’être interviewé
par NastyCrew les 5 réunis cette fois, ça sera encore plus délirant...
mais un grand bravo au NastyCrew ! Je me demande même où vous
aller prendre tous le temps pour mettre à l’écris tous ce que
l’on viens de dire... Méssié bravo mêm !
Chel-Mi : Scéance dédicace...
au revoir... hein ? Grosse dédicace à tous le milieu hip hop, je
dédicace aussi à ceux qui n’ont jamais encore compris que le
travail qui est fait est fait dans un sens et dois être fait dans
ce sens, et c’est surtout à eux que je dédicace cette
interview ! Dédicace à tous les réels en dehors de tous
feeling. Dédicace à toutes les grandes personnes, à toutes nos
mamans qui nous donne la force dans ce que l’on fait parce que
l’on sait que c’est pas tous les parents qui aurait accepter
de voire leurs enfants dans ce mouvement... désod en têt à moun
! Big up à Sydney, Warner, R.Ka et à NastyCrew... mais je me
demande pourquoi vous vous appelé NastyCrew, parceque vous n’êtes
pas aussi Nasty que ça... mais vous représenté... le nom ne
veut rien dire tant que vous représenté !
Montana : En ka voyé foss la
ba moun ka voyé foss la ben nou, merci ! Tchimbé raid pas moli !
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Fin
Site
officiel du Gwada Nostra: www.gwadanostra.com
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